bienvenue dans l’atelier
croisé personne depuis Trézins... désert !... le seul jour où l՚oncle fermait sa station... 364 jours par an... de cinq heures du matin à neuf heures du soir... c՚était possible une vie comme à§a... planté au bord de la nationale... sa mère qui l՚avait montée la station... ces photos dans un cadre dans la chambre de tes parents... portefeuille de ton père... photos[...]
à propos d’une Citroën GS sur un plateau
recroquevillé sur le lit… rien du digne allongé funérarium… corps mis en scène… chapelet aux doigts… ta mère qui l՚avais sorti de son sac à mains… mis là au cas où… parce que plus bien vaillant ces derniers temps… dernière embolie… baissé à vue d՚œil… aurais changé quoi d՚en parler au téléphone… morgue au sous-sol... béton écaillé peinture jaune... là que la mort fait[...]
et de toi si tu clamsais ?... pas plus tard que cette nuit... te serais enroulé autour d՚un lampadaire... drame de la Saint-Sylvestre !... aurait trouvé quoi à raconter le correspondant du Courrier de l՚Ouest ?... bon pour du tragique à deux balles !... une année qui commence... une vie qui s՚achève... mais pas là pour faire de la littérature !... rien qu՚une[...]
photos du pont en construction... demander à ton frère de les scanner... série... expliquer comment... à part photos de famille... communions aube blanche... mariage endimanchés... repas de baptàªme... en ligne devant le parterre aux camélias... goà »t des chantiers... mais pas tant pour les deux maisons... well, I don՚t... ce soin de chaque étape... ce qui avait[...]
si peu de lettres... inutiles quand on peut se voir... dans l՚éloignement que se niche l՚écriture... une vie de peu de rayon... si ce n՚est le service de ton père en Allemagne... jamais su ce qu՚étaient devenues ses lettres... auraient pu t՚aider à comprendre... combler un peu du silence... bien capable de les avoir détruites après la mort de ses parents...[...]
Quel charme en un moment étouffe leurs discords,
Pour assembler ainsi les vivants et les morts ?
P. Corneille, L’Illusion comique
regarder avec son fils, dans le sous-sol de la maison natale, un dessin fait par son grand-père, au même âge que lui à peu près, quand adolescent il prenait des cours avec le vague projet, ou le désir réprimé, ou impossible — on sait si peu parfois de ceux qui vous ont transmis la vie —, en tout cas jamais réalisé, de devenir dessinateur industriel, identifier[...]
l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie
aviez droit à la salle à manger ce jour-là ... vivaient toujours dans la cuisine le reste de l՚année... à cause de le porte-fenàªtre qui donnait sur la piste... par là que le tonton bondissait jusqu՚aux distributeurs... hors de question qu՚il attende, le client... vite fait bien fait sinon qu՚il filait voir la concurrence... quatre cinq stations à deux kilomètres à[...]