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d’écrire

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de l’acte d’écrire, pourquoi et comment

ce n’est pas en pensant qu’il me trouvera

Où irais-je, si je pouvais aller, que serais-je, si je pouvais àªtre, que dirais-je, si j’avais une voix, qui parle ainsi, se disant moi ? Répondez simplement, que quelqu ?un réponde simplement. C ?est le màªme inconnu que toujours, le seul pour qui j’existe, au creux de mon inexistence, de la sienne, de la nà´tre, voilà une simple réponse. (...) (Lire la suite…)

notre effort contre le monde

je vois naître une littérature de circonstances, et de circonstances non choisies, de rencontres, une sorte de perpétuel journal de nos relations avec le monde, empruntant toutes les formes qu’on voudra, roman, essai, commentaires ou poèmes, la fiction n’étant plus qu’un alibi, ou peut-àªtre une dernière (...) (Lire la suite…)

désenfouir

Mais à quoi bon écrire si ce n’est pour désenfouir des choses, màªme une seule, irréductible à des explications de toutes sortes, psychologiques, sociologiques, une chose qui ne soit pas le résultat d’une idée préconà§ue ni d’une démonstration, mais du récit et qui puisse aider à comprendre — à supporter — ce qui arrive et (...) (Lire la suite…)

ont pensé en moi

Je n’ai pas de désir de découvrir des zones d’ombre de ma vie, ni de me souvenir de tout ce qui m’est arrivé, et mon passé, en soi, ne m’intéresse pas spécialement. Je me considère très peu comme un àªtre unique, au sens d’absolument singulier, mais comme une somme d’expériences, de déterminations aussi, sociales, (...) (Lire la suite…)

auquel je ne peux répondre qu’en écrivant

En fait, me semble-t-il, au-delà de ces quatre pà´les qui définissent les quatre horizons de mon travail — le monde qui m’entoure, ma propre histoire, le langage, la fiction —, mon ambition d’écrivain serait de parcourir toute la littérature de mon temps sans jamais avoir le sentiment de revenir sur mes pas ou de remarcher dans (...) (Lire la suite…)

tout cela va ensemble

Il y a un point de vue que je n’accepte pas du tout, c’est que le paysage sert de décor à un livre. Les paysages sont « dans le roman » comme les personnages, et au màªme titre. Dire quel est celui qui joue le rà´le passif, le décor, et celui qui joue le rà´le actif, n’a pas de sens pour moi. Tout cela va ensemble. Je dis souvent, et (...) (Lire la suite…)

2 000 mots

J’aime bien rédiger dix pages par jour, ce qui équivaut à deux mille mots, soit cent quatre-vingt mille sur une période de trois mois ; cela correspond à une bonne longueur, donne un livre dans lequel le lecteur peut joyeusement s’aventurer, si l’histoire est bien conà§ue et ne perd pas de sa fraîcheur. Certains jours, ces dix pages me (...) (Lire la suite…)

pas de visage

Sous la rubrique « choses qui perdent à àªtre peintes », à cà´té des fleurs de cerisier ou de kerrie, en l’an mil, à Kyà´to, dans le palais de l’impératrice, Sei Shà´nagon note : « Le visage des hommes ou des femmes dont on vante la beauté dans les romans sans qu’on les voie jamais. » Gustave Flaubert évoque dans une lettre à (...) (Lire la suite…)

ce livre est vivant

Ce livre est vivant. Il répugne à se laisser consulter. Il faut àªtre plus fort que lui pour lui arracher ses secrets. Tant qu’on ne l’a pas dompté, on n’y voit que du rouge. Les caractères noirs ne se montrent que lorsqu’on les y a contraints, en rossant le livre, comme un cheval rétif. On est obligé de se battre avec lui, et (...) (Lire la suite…)

rien sous la main que le vide

Ce qu’on appelle ridiculement le "travail de l’écrivain" est une oisiveté qui confine à la misère. Il n’a pas de bout de couverture, de tricot, à peine d’agitation manuelle. Ce travail n’apaise pas, il ne dirige pas la pensée hors de soi, il ne fournit pas de dérivation à l’animation propre à un corps. Il n’a (...) (Lire la suite…)