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coulées fiction

Cette catégorie contient 10 billets

le jour se lèvera pas

Aujourd’hui, le jour se lèvera pas. C’est pas tant ça le problème. On en a pris l’habitude. Ça revient, pas à des intervalles réguliers, mais ça revient. Des nuits longues. On connaissait les documentaires, les régions polaires, la nuit qui n’en finit pas. Mais c’est ici maintenant aussi. Ici qu’on n’y voit plus (...) (Lire la suite…)

sur le fleuve

c’était fini le temps qu’un seul bateau, c’était en file indienne qu’ils circulaient maintenant, la ville avait tellement grandi, on avait ajouté des moteurs aux embarcations mais le plus important était que la tradition se perpétue, qu’on continue encore sur le fleuve, qu’on continue de ramener à la source les corps (...) (Lire la suite…)

le visiteur

ce coup-ci j’ai pas eu à aller chercher bien loin, il y a une maison abandonéne près de chez moi, dans le lotissement, je l’aperçois là, depuis la fenêtre de mon bureau, il y a tout un tas de végétation qui pousse, du lierre, des herbes folles, les volets sont cassés, on n’y voit jamais personne, la seule chose qui change c’est (...) (Lire la suite…)

ce que ça change (d’écrire avec la voix)

dans ces fictions écrites avec la voix, il y a le jeu de l’intonation, presque un jeu théâtral, il y a les silences aussi, c’est pas facile d’installer un silence dans une page, là je peux jouer avec le temps, ou à moins que ce soit le temps qui joue avec moi, d’une certaine façon, je me dis qu’écrire comme ça, c’est (...) (Lire la suite…)

vanité

lundi dernier, à la brasserie près du boulot, le gars était au comptoir, il parlait au patron, il lui disait, c’est pas tellement le matin quand tu te rases, plutôt le soir, peut-être une question d’éclairage, il disait, dans la glace en face, c’est pas toi que tu vois, c’est un crâne, le crâne que tu seras un jour, il disait (...) (Lire la suite…)

la fille du tram

elle est montée dans le tram un peu après l’ancienne prison, elle s’est assise en face de moi, elle avait un casque sur les oreilles, j’ai remarqué qu’elle essayait de voir ce que j’étais en train de lire, elle secouait la tête au rythme de la musique, elle l’écoutait fort sa musique, à un moment j’ai croisé son (...) (Lire la suite…)

la fille du kebab

la fille au kebab l’autre nuit, après le concert, elle avait une chemise cartonnée avec elle, dessus tout un tas d’entrelacs celtiques, elle les avait faits au marker elle m’a expliqué, elle m’a dit qu’elle aimait la Bretagne, que des fois comme ça, elle partait en stop vers l’océan, à la fin, elle m’a dit que (...) (Lire la suite…)

l’auto-stoppeur

le gars m’a pris au péage de l’autoroute, il avait envie de parler, des banalités d’abord, la route, la bagnole, et puis le paysage de Beauce qu’on traversait, la circulation en région parisienne, ce qu’il avait envie de me dire, c’était autre chose, c’était qu’il allait voir sa mère à l’hôpital, (...) (Lire la suite…)

au bar d’Illiers

au comptoir tout à l’heure, à Illiers-Combray, le gars devant son Perrier orgeat, tu sais qu’il est là pour longtemps, il boit pas dans son verre, ou très peu à chaque fois, il a le regard devant lui, il y a rien devant lui, il y a des bouteilles, il y a un miroir aussi, comme chez Simenon, un miroir où se regarder entre les bouteilles, il (...) (Lire la suite…)

d’un projet fiction voix

ce que je veux faire ici c’est improviser des fictions, des fictions d’une coulée, à la manière dont Simenon se jette dans la fiction, dans l’à venir de la fiction comme dirait Gracq, d’une coulée, avec des gars et des filles, les uns sur la route, d’autres immobiles, dans des bars ou des restaurants, des arrêts de bus, des (...) (Lire la suite…)