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coulées fiction

au bar d’Illiers

au comptoir tout à l’heure, à Illiers-Combray, le gars devant son Perrier orgeat, tu sais qu’il est là pour longtemps, il boit pas dans son verre, ou très peu à chaque fois, il a le regard devant lui, il y a rien devant lui, il y a des bouteilles, il y a un miroir aussi, comme chez Simenon, un miroir où se regarder entre les bouteilles, il est là, il attend, toi tu bois un demi, il te dit que lui, à vingt ans, c’était cinq litres par jour, sans compter tout ce qui se fume, et qu’avant de s’en coller une, et de se rater, il avait essayé autre chose, qu’il ne nomme pas, et que tu devines, il te dit que c’est ensuite qu’il est devenu épileptique, tu avais bien vu ses yeux, les bêta bloquants, cette espèce de paix qui n’en est pas, il te dit qu’il prend une vingtaine de médocs par jour, et le patron se moque de lui, il dit qu’il est pédé comme Marcel Proust, il rigole, rigole quand le gars lui dit qu’il va lui en coller deux, assis sur son tabouret, son Perrier orgeat, et toi devant ton demi

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