bienvenue dans l’atelier
des textes brefs mis en voix, aux frontières de la fiction et l’introspection
au comptoir tout à l’heure, à Illiers-Combray, le gars devant son Perrier orgeat, tu sais qu’il est là pour longtemps, il boit pas dans son verre, ou très peu à chaque fois, il a le regard devant lui, il y a rien devant lui, il y a des bouteilles, il y a un miroir aussi, comme chez Simenon, un miroir où se regarder entre les bouteilles, il est là, il attend,[...]
Dans les dernières vidéos mises en ligne, ombres et jouer fort, les sons et les images, dans leur chaos volontaire, me semblent jouer un rôle de tenseurs. Le spectateur, déstabilisé faute de repères stables, soumis à l’imprévisible, se trouve placé dans un état favorisant la réception du texte improvisé oralement. Le texte se trouve ainsi mis en avant par le chaos[...]
dans ces fictions écrites avec la voix, il y a le jeu de l’intonation, presque un jeu théâtral, il y a les silences aussi, c’est pas facile d’installer un silence dans une page, là je peux jouer avec le temps, ou à moins que ce soit le temps qui joue avec moi, d’une certaine façon, je me dis qu’écrire comme ça, c’est peut-être creuser du côté de Nathalie Sarraute,[...]
écrire à partir de monosyllabes, creuser le hasard au gré des accumulations
qu՚as-tu fait de tes jours / il y va de ta vie / ce n՚est pas coeur pur / ne dis pas que c՚est cool / je ne sais pas je ne sais plus / tu me suis / c՚est mort / rien à faire / tais-toi / suis ta pente / c՚est mort et tu ris / bel et bien con / seul / c՚est vie noir et blanc / à§a va à§a[...]
monologue 12 mis à jour
vieille hantise, fictions nouvelles...
ce coup-ci j’ai pas eu à aller chercher bien loin, il y a une maison abandonéne près de chez moi, dans le lotissement, je l’aperçois là, depuis la fenêtre de mon bureau, il y a tout un tas de végétation qui pousse, du lierre, des herbes folles, les volets sont cassés, on n’y voit jamais personne, la seule chose qui change c’est la végétation que les employés[...]
peur qui nuit peur qui rien peur qui fou peur qui froid PEUR PEUR PEUR peur qui chien peur qui saoul peur qui rage peur qui tout peur qui rare peur qui frêle PEUR peur qui tunnel peur qui gouffre peur qui toujours peur qui n’est plus peur qui avant peur qui fêlure peur qui cassé peur qui profond peur qui rails droits peur qui infini peur qui noyade peur qui[...]
à cause d’un trou dans ma langue sans ça, rien pas de mots à pousser bout à bout pas de phrases à emboîter pas d’histoires pas d’images c’est à cause d’un trou dans ma langue un trou où s’engouffre le monde sans trou dans la langue c’est silence sans trou dans la langue c’est que des cris au loin et sans les[...]
ce que je veux faire ici c’est improviser des fictions, des fictions d’une coulée, à la manière dont Simenon se jette dans la fiction, dans l’à venir de la fiction comme dirait Gracq, d’une coulée, avec des gars et des filles, les uns sur la route, d’autres immobiles, dans des bars ou des restaurants, des arrêts de bus, des salles d’attente, en mouvement dans des[...]
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