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notes de chevet

images qui resurgissent

images qui resurgissent, c’est parfois au détour d’une lecture, parfois au travail, en train de faire émerger le sens d’un texte, ce qui le sous-tend, le porte, avoir besoin de trouver un exemple, et c’est en soi qu’on puise, mémoire des textes ou de ses propres jours on ne sait pas toujours, c’est dans le flux de la parole, dans la présence au groupe, à l’autre, dans ce mouvement qui est tout autant aller au devant que laisser venir, ainsi depuis deux jours cette image d’un cadre de tricycle rouge, et l’autocollant qu’avait apposé dessus le vendeur, sa couleur ocre, ses lettres noires, l’illusion, ou le désir, qu’il soit possible d’identifier la police de caractère, et savoir qu’on n’y parviendra pas, qu’on y gagnerait pas grand chose sur le vide d’où soudain surgie l’image, qu’elle n’est pas de nature propice à l’exactitude, mais simple passage, ressentir la difficulté qu’on a à s’y engager, on a pourtant appris le chemin, mais c’était sur les pas d’autrui, dans l’appui d’un pan de mur jaune, dans le blanc liseré de rose d’une aubépine ou d’un fruitier, cette lumière dans le jardin du Luxembourg — on sait marcher sur les traces d’autrui, s’envelopper au plus près de ses lignes, mais la difficulté quand aborder ce qui pour soi demande autant de travail que d’abandon — là aussi c’est laisser venir, aller au devant —, ce qui pour soi est perçu comme un palier — il n’est plus temps pour les étapes ou les caps, plus temps pour l’horizon, c’était avant qu’il aurait fallu s’y lancer en aveugle —, à chaque palier se dépouiller un peu plus de la gangue noire, s’en libérer — il n’y aura pas d’autre issue que les mots, pas d’autre outil, mots du soutènement ou de l’étayage — c’est selon —, mots de l’anthologie qu’on s’est constitué —, et se réveille la crainte que le livre d’images convoquées, assemblées, tienne quant à lui de la compilation

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