bienvenue dans l’atelier
C’est souvent que à§a revient, la tentation de laisser tomber, de plus s’échiner avec l’excavatrice, s’encombrer avec tout ce que à§a remue. Mais l’effet que à§a fait chaque fois. Tu comprends pas bien au début. Tu te sens màªme un peu plus léger. Et puis c’est à§a qui fait peur, de plus s’arrimer à rien. La trouille de partir en vrille comme les ballons gamin, quand ils[...]
extrait du blog tenu précédemment, daté du 15 février 2008 ; temps nécessaire avant de passer à l’écriture fiction, écriture de l’intime plutà´t qu’auto quoi que ce soit, résonance plus que les faits, ce qui d’eux s’induit en dedans, et ces pans de soi qu’on laisserait à l’abandon sans l’écriture ; pas tant faire trace que défricher
Ce n՚était donc que cela le silence[...]
il y a des jours où pas les mots, à quoi à§a tient, ou bien là où à§a rompt, ou ronge ou cogne, c’est de la nuit, c’est au ràªve, un pli du ràªve, un je ne sais quoi, c’est tà´t l՚œil qui veut rien, ni mot ni ciel, tu sens que tout en trop et rien qui vaille, c’est tout en vrac et vie qui grince, quand eux les mots leur don du monde, pas pour toi, pas là : c’est jour sans[...]
comme si c’était simple de regarder le monde en face ; sans tricher se planter dans un coin et se mettre à faire l’inventaire ; et n’y rien changer ; dire ce que l’on voit, le plus honnàªtement possible ; pas question de savoir faire ou non, mais la force que à§a demande ; quand soi, la faà§on dont on la regarde en face la vie qu’on mène ; la faà§on qu՚on a de la[...]
dire quoi, quand sà »r de rien ; quand il suffit d’ouvrir un tiroir, en tirer quelques enveloppes et voir le monde se dérober sous vos yeux, tout rongé de sa découverte, bouffé du dedans par une dizaine de mots pas plus ; peut-àªtre màªme moins suffisent parfois ; alors, les élucubrations, les numéros d’équilibriste avec les mots ou les[...]
si peu de lettres... inutiles quand on peut se voir... dans l՚éloignement que se niche l՚écriture... une vie de peu de rayon... si ce n՚est le service de ton père en Allemagne... jamais su ce qu՚étaient devenues ses lettres... auraient pu t՚aider à comprendre... combler un peu du silence... bien capable de les avoir détruites après la mort de ses parents...[...]
Après avoir entrevu ainsi une oasis imaginaire de tendresse, il se retrouvait piétinant dans le désert réel du silence sans fin.
Marcel Proust, Le Cà´té de Guermantes
ce territoire autour... tu n՚irais pas... ces rues désertes qui n՚en étaient pas... un nom des bandes blanches des bordures de trottoirs... mais à longer tous ces parkings... ne menaient nulle part... espaces vertigineux dès que vides... absurdes de nuit... comme quand ce tour le dimanche... après manger... tes parents disaient que là ou ailleurs... et puis[...]
tu disais que c՚était trop d՚épaisseurs, plus la patience, ou plus la force, ou plus l՚envie de traverser tout à§a, quitte à terminer seul — la faà§on qu՚ils ont tous de te brandir à§a comme une menace — comme si à§a pouvait te faire peur le silence entre quatre murs, peut-àªtre bien jamais aspiré à rien d՚autre, pouvoir t՚y colleter seul à seul sans rien qui gàªne[...]
aller boire un café... ils auront bien des croissants... la nuit encore... pas avant huit heures... passerelle blanche... traverse au dessus des voies... marches... arrondi comme une arche... pas grand chose de l՚autre cà´té... jamais vu personne monter ces marches... anciens locaux de la Sernam... ton père y venait parfois pour son boulot... service[...]