bienvenue dans l’atelier
Tout paraît calme et florissant. Le ciel est un mirage pour initiés. Une plume vole. C’est la dernière note d’un soupir. Mais il fait nuit. On entend son pas gronder au loin. Mais tout a déjà été rendu il y a longtemps. Du plus loin de l’horizon une tache noire se met à grandir, soulevant la poussière. Il n’y a plus de mirage (...)
Silence Pourquoi le silence doit-il àªtre blanc ? Elle dit : Mais en musique, c’est noir. Une femme, la cinquantaine crie dans le métro : Je suis radioactive. Les gens passent. Ce n’est pas de l’espace et ce n’est pas du temps Il n’y a pas à confondre Mais pourquoi le silence devrait-il àªtre blanc ? Il (...)
Après avoir entrevu ainsi une oasis imaginaire de tendresse, il se retrouvait piétinant dans le désert réel du silence sans fin. Marcel Proust, Le Cà´té de Guermantes
tu dis que trop fatigué pour charrier ces mots-là , plus l ?envie te faire crisser le gosier du trop qui pèse et rien n’y fait, t ?embringuer rage d ?humains rugueux à s’écorcher les doigts la langue, mais parvenir à te taire
s ?avanà§ant vers ta mère... elle debout près de la table... baiser déposé venait vers vous... sa démarche mal assurée... dos voà »té... gestes lents... grand corps raide qui se penchait vers vous... un à un vous embrassait... tassé de fatigue... pas le boulot leur faisait pas peur à ses gars !... ni les coups de rouge !... et puis la route... toujours (...)
granuleux du crépi sur la cloison… plastique interrupteur… que la lumière soit !... néon hésite… se stabilise… poutre marronnasse… murs blancs… portes entr ?ouvertes… deux chiottes à la turc… sur la droite, un urinoir fixé au mur… inutile de s ?aventurer au-delà … pisser en respirant par la bouche… buée s ?en échappe... et celle qui remonte de l (...)
vous vous taisiez... silence autour... élan du pont au dessus de l ?estuaire... deviniez Saint-Nazaire dans sa brume... cheminées loupiotes rouges... torches... un pétrolier parfois... structures floutées... masses lignes adoucies... estompé que là -bas métal... des gars qui bossent... regarder silencieux... livrés au lieu... contempler non... pas l (...)
vous n ?aviez jamais su... jusqu ?au bout... de toute faà§on n ?alliez jamais où vous auriez voulu avec les mots... pris à leur piège... au và´tre... repeigniez la vie en sombre... ce que vous saviez le mieux faire ensemble... mais dit de tendre... de respect ou de fierté... de soutien... langue étrangère disait Karine... difficile de parler langue non (...)
comme si c’était simple de regarder le monde en face ; sans tricher se planter dans un coin et se mettre à faire l’inventaire ; et n’y rien changer ; dire ce que l’on voit, le plus honnàªtement possible ; pas question de savoir faire ou non, mais la force que à§a demande ; quand soi, la faà§on dont on la regarde en face la vie (...)
tu disais que c ?était trop d ?épaisseurs, plus la patience, ou plus la force, ou plus l ?envie de traverser tout à§a, quitte à terminer seul — la faà§on qu ?ils ont tous de te brandir à§a comme une menace — comme si à§a pouvait te faire peur le silence entre quatre murs, peut-àªtre bien jamais aspiré à rien d ?autre, pouvoir t ?y colleter (...)