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tu dis

tu dis

tu dis : « Donnez-moi n’importe quelle phrase, que je la garde en tête, la triture, la malaxe et qu’il n’en reste rien ou presque : quelques gouttes de sens séché en croûte. »
tu dis : « J’ai tenté d’appliquer des mots sur mes plaies, couche à couche, patiemment, mais c’était pure confusion : panser c’est aussi nourrir. »
tu dis : « Je n’ai pas le mot pour dire ce que j’ai ressenti à ce moment-là , quand j’ai enfin compris mais trop tard — il est toujours trop tard — que panser mes plaies c’était me divertir du monde. »
tu dis : « Il n’est pas plus facile de renoncer aux mots qu’aux jours : s’enchaînent inexorables. »
tu dis : « Ne me demandez pas d’où vient le sang sur mes lèvres, trop de légendes déjà m’encombrent. »

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