bienvenue dans l’atelier
tu dis : « Toute la journée, j’ai cherché dans chaque pièce de la maison, inspecté chaque meuble, chaque recoin : mais pas une seule trace de sang... »
tu dis : « Je m’en doutais. »
tu dis : « C’est la nuit seulement que je l’entends : tombe goutte à goutte. »
tu dis : « Que dans les livres qu’on voit, et dans les rêves... »
tu dis : « Que dans les livres aussi qu’on[...]
c’est les cahiers de devoirs de vacances pour des tout petits sur les campings, c’est se dire que monde de trouille et de fric, c’est l’expression c’est pour toi que tu travailles, avant d’ajouter pour ton avenir, ou menaà§ant tu verras/regretteras plus tard, c’est les màªmes qui affirment à´ combien difficile pour un gosse de se projeter dans l’avenir, et qu’on ne[...]
c’est, depuis la fenàªtre de la salle, regarder l’employé municipal, pantalon bleu gilet orange fluo, comment il navigue entre les gosses assis devant le bahut, saisit de sa pince les bouteilles vides, emballages de gà¢teaux, de chips, rempli son sac poubelle transparent, c’est le rire de certains, c’est des paires de baskets colorées, c’est ceux qu’il faut[...]
tu dis : « J’ai rêvé d’une machine qui dresserait la liste des mots que je n’emploie jamais. » tu dis : « Elle m’apprendrait quoi, cette liste ? » tu dis : « J’écrirais quoi avec ? » tu dis : « Avec ça, écrire des fictions qui t’embarquent dans le neuf ! » tu dis : « Des fictions où, à les relire, tu ne croises jamais ton visage. » tu dis : « Pas que tu serais resté sur[...]
tu dis : « Ce n’est pas passer à côté des jours qui me fait peur, mais demeurer sur le seuil... » tu dis : « Qu’il fasse jour ou pas quand tu te réveilles, c’est pas ça l’important : mais qu’il y ait des sons qui te parviennent du dehors, histoire d’être sûr que ça existe encore le monde autour. » tu dis : « Le matin n’est pas le temps des craintes ; en revanche, pour[...]
ne plus confondre plénitude et sensations nouvellesne t’arc-bouter que de douleurdu pont retenir tantà´t l’arche, tantà´t le mouvementne te retourner qu’à bout de souffle (mais quoi dans tes yeux ?)
c’est l’énergie déployée en début d’année, parce que c’est rencontre, visages qu’on découvre, et mise en place, comme en musique, besoin qu’on a de se caler, comprendre, ou plutà´t percevoir, sentir, jusqu’où on pourra aller, par quels biais, chemins offerts, portes closes, deviner quel dosage de refus et d’attente, ne pas se laisser piéger par ses premières[...]
c’est apprendre une inspection prochaine, remplir de la paperasse, retrouver les dates de ce qu’ils appellent carrière, aligner les chiffres d’échelon,de note pédagogique, c’est ouvrir un tiroir qu’on laisse tout le temps bien tranquille, sortir la chemise bleue cartonnée, celle aux diplà´mes, l’étiquette comme sur tes bouquins de classe, blanche entourée de bleu,[...]
tu dis : « J’ai appris à aimer la fatigue : sans elle, jamais rien su de l’étoilement des jours, que ça reste possible... » tu dis : « Via la fatigue aussi, la fragmentation des êtres et des jours. » tu dis : « En faire quoi de la matière autour des fragments ?... du remplissage, rien que de la bourre pour donner l’illusion du volume... » tu dis : « Par autre[...]
tu dis : « De quoi j’ai peur, comme ça tout de suite je dirais de rien, mais peut-être parce que j’ai jamais trop pris le temps d’y penser... » tu dis : « Le gars qui cherche, de l’or ou n’importe quoi, mais que toute sa vie c’est chercher, il devient quoi une fois trouvé le filon ?... » tu dis : « Tu t’es déjà demandé ce que tu dirais à ton ombre une fois revenue ?[...]