bienvenue dans l’atelier
tu dis : « On croit en avoir fini avec le dehors et il suffit d’un jour de pluie... » tu dis : « Pas tellement que la pluie me gêne assis devant l’écran du bureau, mais qu’elle dure : une telle affirmation dans la dilution grise. » tu dis : « La pluie parfois redouble, comme l’angoisse... » tu dis : « Pas que l’angoisse naisse de la pluie, mais que celle-ci puisse[...]
déchiqueter (puisque c’est besoin)cheminer sans souci du but (tu es mieux là qu’au fossé)boire l’obstacle (comme d’autres les paroles)ne t’arrimer qu’au provisoire
ne plus confondre plénitude et sensations nouvellesne t’arc-bouter que de douleurdu pont retenir tantà´t l’arche, tantà´t le mouvementne te retourner qu’à bout de souffle (mais quoi dans tes yeux ?)
c’est le poste de télé au fond de la salle, posé sur un meuble à roulettes, le lecteur dvd et vhs, c’est se demander qui s’en sert encore quand le vidéoprojecteur, c’est voir sa silhouette sur la vitre de l’écran, réprimer l’envie d’une grimace, continuer les aller-retours entre les rangs, les regarder écrire, tellement de manières de se tenir devant une feuille, se[...]
pour continuer : guitare rudimentaire, boîte à chaussures et élastique achat de la guitare, méthode Dadi chaîne hifi cassettes audio magnétophone radiocassette disques séances d’écoute du mercredi après-midi : pas si nombreux ceux qui disposaient d’une chaîne dans leur piaule : deux jumeaux à qui leurs parents en avaient offert une d’occasion, et une fille qui[...]
accompagner le vertigene plus t՚enfoncer au plein du journe plus craindre trépanation par l՚horizonlongtemps mà¢cher les échos du sous-sol
tu dis : « Le blues, ça t’apprend à te méfier du matin, parce que c’est toujours quand tu te lèves que se révèlent les absences. » tu dis : « Je sais pas si t’as remarqué les dalles qu’ils posent sur leur pelouse, la manie qu’ils ont d’en faire un chemin. » tu dis : « La première fois que j’ai pu traverser un pont les yeux ouverts, je me suis pas dit victoire ou[...]
tu dis : « J’ai appris à aimer la fatigue : sans elle, jamais rien su de l’étoilement des jours, que ça reste possible... » tu dis : « Via la fatigue aussi, la fragmentation des êtres et des jours. » tu dis : « En faire quoi de la matière autour des fragments ?... du remplissage, rien que de la bourre pour donner l’illusion du volume... » tu dis : « Par autre[...]
d’un monde qu’on dit en transition
dont on se demande s’il ne court pas à sa perte, droit dans le mur, et l’antienne — qui se voulait argument — du demi siècle de paix en Europe prêt à voler en éclats, rêves d’avenir d’un monde vieillissant — s’imaginer grabataire et reclus, en compagnie d’un robot à la voix synthétique — science dont on accède au moins au vertige,[...]
constater que des initiales suffisent pour entrer en fiction
du moins mettre le pied dans la porte, il faudrait poursuivre, il faudrait persévérer, ne pas se laisser aller à la fascination du flux, quel miroir tu peux promener dans cette diffraction permanente, et où aller quand trop de chemins se croisent, c’est une saoulerie, et tu comprends que pas même[...]