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La BAC d’abord

Pendant tout le mois de décembre, promotion à - 50% sur toutes les plateformes de téléchargement : l’occasion de découvrir sans prendre beaucoup de risques financiers ! Parmi les titres, La BAC d’abord, première incursion que j’aie faite dans le domaine du noir. Pour l’occasion, le début du premier chapitre, histoire de...

Incroyable comme le whisky peut faire pisser. Trois fois déjà . Hier encore Patrick se serait lancé dans quelques divagations creuses. Humour alcoolisé teinté d ?absurde. Mérites comparés de la bière et du scotch sur la vessie. Pas ce soir. Pas le moment. T ?as l ?air malin, camarade ! Avec tes deux gosses qui s ?endorment là haut dans leurs piaules. Et toi qui divagues au-dessus de la cuvette… Encore une chance que tu te sois pas ramassé dans l ?escalier ! Fin bourré, oui… Pauvre garà§on, va… Sà »rement comme à§a que tu vas faire avancer le schmilblick ! Hélène avait raison. Il n ?était qu ?un marmot. Un petit garà§on qui se planque derrière des mots. à‡a pour causer pas de soucis ! Grande gueule ouverte à tort et à travers. Toujours un discours en bouche. Mais faire quelque chose… Agir un peu… Là c ?est une autre paire de manches. Monsieur a des scrupules, des doutes. Tergiverse. Velléithéorise !… Ben voyons !… Comment tu peux trouver le moyen de déconner dans des circonstances pareilles ? Un vrai bouffon ! Aucun doute désormais. Un mà´me crève près de chez toi et résultat… minable ! S ?appelle comment déjà le père dans les Karamazov ? Au cognac lui qu ?il s ?imbibait.

Chasse tirée, Patrick retourna dans la salle à manger salon. Hélène descendait l ?escalier. Ils allaient pouvoir continuer de discuter. Parler de tout à§a. Drà´le d ?histoire. Du glauque à domicile. Elle avait raison : difficile de rester là les deux pieds dans le màªme sabot. Il fallait faire quelque chose. Restait à savoir quoi ! Patrick était d ?accord sur le principe. Mais comment ? Pas évident. Le mà´me était mort. La vie continuait. Un élève rayé de la liste du lycée. Pas le premier dans la carrière de Patrick. Trois ans déjà le gamin scratché en scooter… et l ?autre écrabouillé en vélo sur la N.20. Jamais au bon endroit au bon moment les gosses… La vie est une salope.

Mets pas trop fort pour les enfants… qu ?ils puissent s ?endormir !

C ?était comme un réflexe pour lui. Sham 69 live. Les jours de speed, quand tout semblait foirer. Un bon gros coup de keupons en colère. Rien de tel pour se vider les nerfs. Le son était dégueulasse. Il comprenait un mot sur quatre. Mais ceux-là au moins n ?avaient pas eu le temps d ?abdiquer. If the kids… are united, they will never… be mistreated… Toujours là quand il avait besoin d ?eux ! Pràªts à bondir, bramer un bon coup. If the kids… are united, they will never… be defeated… Des purs des durs qui voulaient tout faire péter. Comme lui aujourd ?hui. Envie que tout s ?arràªte. à‰clate en morceaux. Vitre qu ?on pète à coups de masse. Puisque des flics étaient capables de poursuivre ainsi des pauvres mà´mes… capables de les pousser à la faute… Belle bande de salopards !

The next one is called : I don ?t wanna… Tout cela lui semblait bien désuet ce soir. La révolte adolescente sonnait creux. Inutile. Tout ce raffut saturé ne menait nulle part. Beaucoup de bruit pour rien ! Un long cri stérile. Rage qui se cogne aux murs. Deux petites minutes et puis s ?en va ! Stop. Patrick voulait encore parler. Hélène l ?aiderait à éclaircir ce sac de nœuds. Comprendre à défaut de savoir quoi faire.

Elle ramenait un autre paquet de chips de la cuisine. Mieux valait manger un peu, c ?est vrai. Suffisamment raide comme à§a. Veillait sur lui à sa manière. Aurait fait quoi un soir pareil tout seul entre quatre murs ? Fini la bouteille ? !

On en boit un p ?tit et on mange ?

Hélène les avait resservis. Large comme d ?habitude. Patrick avait rarement faim quand il picolait autant. Plongeait au sommeil lourd ventre vide. Pas envie de dormir ce soir. Il avait trop envie d ?y voir clair. Faà§on de parler ! Envie de déballer le paquet qui l ?embarrassait tant. Drà´le de merdier cette histoire. En màªme temps limpide comme de l ?eau de roche. Une tragédie suburbaine. Deux mà´mes, des flics, panique, poursuite : un mort. Pas de quoi fouetter un chat. Pas le premier à succomber dans des circonstances tragiques et encore mal déterminées. Les mà´mes du transformateur déjà . Un hiver meurtrier mon brave monsieur ! Seulement Bastien il le connaissait. Il habitait au bout de la rue. Il était élève au lycée où il bossait. Il l ?avait jamais eu en cours mais bon… Il l ?avait màªme emmené en stop au lycée une fois où il avait raté son bus… On était loin du Bronx ici, merde !…


10 novembre 2012

La BAC d’abord est de retour.
Paru en 2008 aux désormais disparues éditions du Barbu, à Plougastel, sous la direction éditoriale de Renaud Marhic, La BAC d’abord, est désormais disponible en version numérique chez publie.net, dans une version révisée, et bientà´t en format papier grà¢ce à la formule Print on demand de publie.papier.

Un grand merci à Franà§ois Bon de donner une nouvelle vie au bouquin.

Point de départ de l’écriture, Clichy-sous-Bois et le fait divers du transformateur, celui dont a dit qu’il avait déclenché les émeutes d’octobre 2005. Deux gosses qui meurent, Sarkozy ministre de l’Intérieur, les flics soumis à la politique du chiffre. Ne pas écrire directement à partir de ce qui s’était passé à Clichy, ne pas décemment m’en sentir le droit, et territoire banlieue que l’on connaît trop peu pour m’autoriser à prise de parole sur... Mais plutà´t que se résoudre au silence, transposer le drame dans le décor qui est le mien, lotissement pavillons agglomération ville moyenne. Prendre un lieu familier, passage souterrain sous voie rapide, celui emprunté pour aller faire deux trois courses au bled d’à cà´té, tabac boucherie boulangerie supérette, entre deux hésitant ville ou campagne, et imaginer ce qui se passerait si là un contrà´le de la BAC, parce que souvent croiser des gosses sous le passage, canettes mégots pétards, et graffitis au béton. Recopier un de ces graffitis dans un fichier, et démarrer avec l’écriture : Un peu d’shit un peu d’beu, il en faut peu pour àªtre heureux.

Revue de web
Bande son (esgourdes sensibles s’abstenir !)
à‰cussons des BAC (et ce qu’ils nous disent de la ville)



Revue de web
Brigetoun sur Babelio
k-libre
encres vagabondes
rayon polar
mauvais genres - rade de Brest

Trois niveaux – ce que Patrick, le prof témoin du début du contrà´le mais qui n’a pu intervenir parce que son enfant risquait de débouler avec son petit vélo sur la rue (comme l’a fait Bastien au sortir des buissons), le récit de ces journées, celle de la mort de Bastien et celles qui suivent, l’enquàªte, avec inclusion d’articles, et, ce que lui, ou les flics, ou les autres pensent, en caractères qui permettent de faire la différence entre discours et sous-discours.
Quatre niveaux en fait, parce qu’il y a aussi, parfois, comme ponctuation, fonds de tableau, le monologue intérieur du jeune largué, antérieur au contrà´le, à la bavure.
L’histoire qui se répète, les idées, les préjugés, qui sont dans les tàªtes, les mots-valises qui portent une idéologie sournoise, le libéralisme et l’antienne sécuritaire, les récupérations diverses... et Patrick qui ne veut pas renoncer à tenter d’influer sur le cours des choses, renoncer aux principes (mais qui doit pour cela s’injurier, se voir vieillissant, là¢che, et le scotch, le renoncement, la révolte verbeuse et complaisante, les engagements devenus dérisoires, l’à¢ge qui guette)
Et aucun des personnages n’est un saint.
Brigetoun, Babelio

Tu prends le pouvoir, ou tu reà§ois des ordres ?*
Patrick, prof de franà§ais proche de la crise de la quarantaine, amène un soir son jeune fils voir les canards autour des bà¢timents de sa banlieue des bords de Loire. Il assiste de faà§on indirecte à la mort d’un élève de son collège. Un fait relaté le lendemain dans la presse locale comme un accident mais qui, pour notre héros fatigué, prend toutes les formes de la bavure. Encouragé par sa femme (Hélène, compréhensive, intelligente, tellement que à§a donne envie de se marier), et par la douce mélodie des Clash (Et tout le monde agit / Comme on le lui a dit…), il décide dans un élan régénérateur d’arràªter la bonne conscience et les beaux discours canapé-Kronenbourg pour passer aux actes. Pas de grands actes, mais de ceux qui pourraient concerner n’importe qui dans sa situation. Une visite aux parents de la victime, une discussion avec Tony, le meilleur pote de l’assassiné, une recherche dans la presse sur la BAC (Brigade anti-criminalité) du coin et ses écussons miliciens… Des petits gestes, plus près du Poulpe que des Experts, pour recréer des liens et remettre un peu de sens dans cette société fatiguée, à la dérive.
Michel Brosseau fait claquer les phrases à coup de propositions indépendantes. Comme si les relatives ou les subordonnées étaient inadaptées pour décrire l’époque.
*in White Riot, Joe Strummer – The Clash, 1967, traduction Michel Brosseau
Citation
"Tu peux pas mettre des flics à tous les coins d’rue et espérer qu’à§a s’termine bien, faut quand màªme pas déconner..."
K-libre, Olivier Nouvel, 21 juillet 2008


Le 27 octobre 2005, des émeutes débutent à Clichy-sous-Bois et se répandent à travers la France durant trois semaines. A l ?origine de ces événements, le décès de deux adolescents, électrocutés dans un transformateur EDF où ils s ?étaient réfugiés pour échapper à un contrà´le de police.
C ?est à partir de cette tragédie non clairement élucidée que Michel Brosseau a construit son roman.
Voici un ouvrage très troublant. Il s ?agit bien d ?une fiction mais si proche des faits réels qu’on oublie par moment où l’on se trouve. De par une structure originale, l ?auteur provoque les réactions les plus diverses : curiosité, révolte, compassion, impuissance, désir de comprendre… tout un faisceau de sentiments auxquels nous sommes peu habitués dans un roman à suspense ordinaire.
A La-Chapelle-Saint-Jean près de Saulieu sur Loire, deux adolescents en train de fumer des pétards font l ?objet d ?un contrà´le de la BAC (Brigade Anti-Criminalité). Tony est maîtrisé mais Bastien 17 ans s ?enfuit par une rocade à quatre voies et meurt percuté par les voitures.
Patrick, professeur de Franà§ais assiste à une partie de « l ?accident » ; il est bouleversé d ?autant plus que Bastien était un voisin et fréquentait le lycée où il exerce.
L ?histoire se lit à travers l ?intervention de plusieurs protagonistes et s ?ouvre sur le journal intime d ?un adolescent. Suit le premier chapitre écrit à la troisième personne puis un autre journal, celui de l ?enquàªteur ou plutà´t de l ?écouteur, Patrick. Enfin des articles de journaux locaux apportent des informations, d ?abord parcellaires puis qui évoluent de faà§on hésitante pour aboutir à une conclusion définitive. L ?ensemble est si habilement imbriqué qu ?il est bien difficile de là¢cher l ?ouvrage.
Patrick n ?est pas un héros. Marié à Hélène, père de deux enfants, c ?est un nostalgique du rock des années 70 qui apprécie assez régulièrement la bière et le whisky. Patrick, c ?est vous, c ?est moi face à un fait qui bouleverse son quotidien et l ?obsède. Aussi, sur les conseils de son épouse, il décide de mettre à plat les éléments du fait divers.
Avant tout m ?inscrire en faux : ceci est un assassinat. Sans préméditation ni coup porté. Mais un assassinat tout de màªme…
Comment dévoiler un peu de cette vérité qui échappe, louvoie dans le non-dit ? en consignant ici tous les éléments que je pourrai réunir. Sans souci d ?un apparent désordre. J ?espère que tout cela formera sens au bout du compte. Vaste collage qui m ?attend. Kaléidoscope. A moi ensuite de reconstruire l ?image cachée, explosée.

Et Patrick va consigner ce qu ?il a vu, ce qu ?il lit, ce qu ?il imagine et surtout entend : les réflexions d ?une collègue croisée dans un hypermarché, la révolte des uns à l ?occasion d ?une marche en l ?honneur de Bastien, l ?incompréhension des autres devant ces jeunes qui traînent, la crainte de ceux qui se sentent plus en sécurité avec une surveillance policière. Il note aussi l ?extràªme agressivité des policiers qui cherchent par tous les moyens à faire dire à Tony que Bastien était un dealer. Et parmi les approximations des conversations informelles et les avis prudents des élus et des journalistes, Patrick va tenter de se frayer un chemin vers la vérité, en écoutant les autres avec simplicité et empathie. Le témoignage de Tony et de ses parents est à ce titre un sommet de pudeur et d ?émotion.
Un polar intime dont il semble difficile de sortir indemne.
Patricia Chà¢tel, Encres vagabondes, (25/03/08)


Patrick Vivien est prof dans la région de Saulieu-sur-Loire. Marié, père de deux petits enfants, il est entré dans la norme. Mais il reste fidèle à la culture punk, à Trust. Un jour, en balade avec son fils, il assiste à une intervention de la Brigade Anti-Criminalité.
Des deux jeunes qui sont visés, il connaît surtout Bastien. Métis Antillais, il habite la màªme rue que Patrick. Pas très doué pour l’orthographe mais pas mauvais bougre non plus. Bastien et son copain Tony fumaient un pétard dans un coin tranquille, sans
déranger quiconque. Les jeunes s ?enfuient, l ?interpellation dérape. Bastien est tué en tentant de traverser la Tangentielle, la voie rapide toute proche. Tony est en état d ?arrestation.
Patrick culpabilise grave. Il aurait pu s ?interposer, mais tout est allé si vite. D ?ailleurs, pas si facile d ?agir, avec son gamin. Quand màªme il doit faire quelque chose. Témoigner au commissariat, il se rend bientà´t compte que c ?est inutile, sauf à confirmer une version accablante contre les jeunes. La presse locale conformiste présente les faits de faà§on sécuritaire, sans surprise. Le journal indépendant se mouille peu, finalement. Hélène, la femme de Patrick, le soutient. Mais il sirote plus qu ?il ne trouve de preuve d ?une bavure, par manque de méthode. Les réactions des gens, conditionnés par la propagande, màªme pas honteux de leur racisme ordinaire, ne le surprend pas.
Se révolter avec des discours creux et péremptoires, comme certains collègues, à§a ne suffit pas. à‰crire un polar, ce que lui suggère Hélène, il peut essayer. Cette affaire a-t-elle un lien avec la récente arrestation de petits dealers au Lycée ? La municipalité et le proviseur avaient joué la répression justifiée. Pourtant, les cow-boys de la BAC à Saulieu, contre des consommateurs de shit sans histoire, étonnant ! Bastien et Tony n ?étaient pas clients du trafic au Lycée. Patrick écoute le témoignage de Tony, en présence de son père. Tony ne dit pas tout, c ?est certain...
Pourquoi n ?a-t-on pas éradiqué en France les individus comme ce Patrick, réfractaires à l ?info officielle, aux vérités normalisées ?
De vils trublions osant encore critiquer les saines méthodes policières. Un prof, laxiste par définition, nostalgique d ?une musique de dépravés, bel exemple pour notre jeunesse ! De quoi se màªle-t-il, enfin ?… On imagine aisément les propos qui précèdent, dans la bouche de nos concitoyens endormis par leurs lénifiants médias. En réalité, le héros admet ses faiblesses. Il n ?est ni un redresseur de torts, ni màªme le grain de sable dans la machine. Sa position complexe, mal assumée, et son refus des discours trop entendus, entraînent chez lui plus de questions que de réponses. Ce récit très actuel est aussi une interrogation sur notre bonne conscience.
Portrait de notre époque qui hait les utopies, de nos flagrantes contradictions, de notre apathie résignée. Comment ne pas adhérer ?
Claude Le Nocher, Rayon Polar / action suspense, (05/03/2008).


La vie est une salope..." (p. 12)
"Un prof ! Ils ont du temps ces gars-là ..." (p. 26)
"Mais vous, vous avez fait prof pourquoi en fait ?..." (p. 186)
"Fuite tragique à La-Chapelle-Saint-Jean. Un piéton tué sur la tangentielle". (p. 38)
La Chapelle-Saint-Jean ? Une banlieue pavillonnaire des bords de Loire comme il en existe tant.
Le piéton ? Bastien, un mineur de 17 ans, en vacances d’hiver venu traîner son ennui près de l’autoroute, avec son copain Tony. Alors qu’ils "tiennent le mur" (p. 55), le drame va se nouer : arrivée de la police, deux policiers de la BAC, plutà´t jeunes, en civil... Panique, fuite... Bastien qui tente de traverser la tangentielle est percuté par plusieurs véhicules.
Contrà´le de routine qui a mal tourné ? Bavure policière ? Patrick Vivien, prof de franà§ais quadragénaire qui a assisté à une partie de la scène est persuadé qu’il s’agit d’un assassinat. "Sans préméditation ni coup porté. Mais un assassinat tout de màªme..." Il n’aura de cesse que de le démontrer...
"Drà´le d’histoire. Du glauque à domicile... Difficile de rester là les deux pieds dans le màªme sabot. Il fallait faire quelque chose..."
Patrick Vivien dont la seule manière de penser a été, avant la mort du jeune Bastien, d’avoir un avis différent sur tout... va se retrouver seul - ou presque - au milieu de la bataille.
Témoin d’une tragédie suburbaine, ce professeur, bon père de famille, nostalgique des années Rock, "gueule de gauchiste chevelu, épris de justice, fouille merde amateur", est bien décidé à aller jusqu’au bout. Il est bien décidé, malgré tous les obstacles, à faire la vérité sur ce "fait divers tragique". Il sera " le grain de sable dans la machine ..." " Celui qui relève la tàªte. Ouvre les yeux. Et dévoile enfin la vérité ! la clame alentour..."
Oui, mais pour quel résultat ?
Un polar psychologique et social, prenant, intéressant et que j’ai bien apprécié. Pas seulement parce que - tout comme Michel Brosseau - j’ai également été prof dans une vie antérieure.
Mauvais genres Rade de Brest, Roque Le Gall


bande son de La BAC d’abord


Trust - Police Milice par Leroidukitch


ce que les écussons des BAC nous disent de la ville



Voir en ligne : La BAC d’abord chez publie.net

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