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notes sur le blues

Little Robert

Alan Lomax à la recherche de Robert Johnson, et celui-ci étant mort enregistre Son House et Muddy Waters, tellement plus de poids qu’une légende de pacte avec le diable, d’une part un de ceux qui se tient au plus près du blues d’avant l’industrie du disque — se méfier de l’expression blues des origines employée ici dans une version précédente, ce que à§a fige, et pas bien loin le mythe du bon sauvage, l’Africain enchaîné mais dépositaire d’une tradition lointaine, imagerie malsaine d’un folklore quasi spontané, sous-entendre l’esclave déporté de l’état de nature vers la civilisation — et de l’autre celui qui représente les formes nouvelles que prendra le blues, celui qui chantera the blues had a baby and they named it rock’n’roll, au milieu celui qui créera tellement de standards, ceux qui encore joués aujourd’hui, jusqu’à l’embaumement parfois, où ce que devient un folklore quand il croise la machine à fric, et pourtant c’est la légende à trois francs six sous qui perdure, Robert Johnson n’existant que par les souvenirs et témoignages, pas tant de mystère dans sa mort, souvent qu’un homme tombe dans ces soirées du Sud, mais la mémoire du vieil homme qui flanche, plus tout jeune Son House quand on l’interviewe dans les années 60, empoisonné, coup de feu, une troisième hypothèse il ne sait plus laquelle, mais ce qui est certain c’est que Son House l’avait prévenu le petit Robert, pour les femmes pendant les concerts, qu’il ne faut pas trop s’enflammer, destin fidèle à ce qu’est le blues aux yeux de Son House, ce qui naît d’un homme et d’une femme quand à§a fonctionne mal entre eux, et ce que à§a vous amène à commettre aveuglé — Willie Dixon en donnera la màªme définition que Son House dans un des films réalisés en Allemagne pendant les tournées de l’American Folk Festival — mais la légende a la peau dure, parce que par essence destinée à àªtre transmise, et que préférable plutà´t que jeter un œil sur l’Amérique de ces années-là , et comment on y vit, on y meurt quand on est noir, alors lui coller les paroles de crossroads, en faire prétendue matière autobiographique — et le déni d’accès à la fiction qui s’y loge, des gars tout juste capable de raconter ce qu’ils ont vécu, et rien d’étonnant à ce qu’ils puissent entrer en commerce avec le diable, y ont été si souvent associés dans l’imaginaire esclavagiste — ne pas voir dans cette mort ce qui de simplicité et de violence, le peu de cas qu’on fait de la vie d’un homme et le travail et l’intéràªt qui passe avant toute idée de justice
sources : Sing out, July 1965, interview par Bob West

Voir en ligne : son house

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