bienvenue dans l’atelier
tu dis : « Cet empilement des morts au long d’une vie, comme une poussée... » tu dis : « Tu sais vers quoi. » tu dis : « Qui d’autre que les morts pour s’orienter ? »
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à propos de l’excavateur : élargir la zone de silencene plus se contenter de décapercirconscrire le provisoirele pratiquer dans le plus grand calmeni craindre ni surestimer le chaos sonore généréne plus perdre ton temps aux pépites d’une gangue exploséeplonger à mains nues dans[...]
c’est la clochette du tram et le grincement des rails dans le virage, silhouettes entr’aperà§ues qui vont vers la ville, c’est le train de marchandises vers dix heures cinquante et qu’il n’en finit pas, c’est derrière l’écran la fenàªtre, la rue en contrebas, le toit du gymnase, une rangée d’immeubles cubiques, d’autres immeubles plus bas dans la trouée où deviner[...]
tu dis : « Le moment où l’orage va éclater, mais c’est un avion de chasse qui traverse le ciel... » tu dis : « Tu gardes les yeux fermés, et tous les bruits autour, tu les prends, tu les amènes jusqu’à toi, tu les nommes, tu parviens parfois à imaginer les formes, et tu sais seulement que le monde autour continue sans ton regard... » tu dis : « Certaines voix, tu[...]
c’est décrocher l’emploi du temps punaisé sur le mur du bureau, c’est préparer les questions pour l’oral, c’est un copain qui part en retraite, c’est se dire qu’on est à moitié du gué, difficilement s’imaginer bosser avec des gosses à plus de soixante piges, flipper à l’idée qu’il faudra sans doute quand màªme, se rassurer en se disant que jamais eu des goà »ts de luxe[...]
tu dis : « Donnez-moi n’importe quelle phrase, que je la garde en tête, la triture, la malaxe et qu’il n’en reste rien ou presque : quelques gouttes de sens séché en croûte. » tu dis : « J’ai tenté d’appliquer des mots sur mes plaies, couche à couche, patiemment, mais c’était pure confusion : panser c’est aussi nourrir. » tu dis : « Je n’ai pas le mot pour dire ce que[...]
c’est lire La neige était sale de Simenon, toute une partie du récit où un collège est devenu centre de détention, Kafka pour inter-texte, c’est, en attendant les élèves, tourner en rond faire les cent pas dans une salle de cours, mentalement évaluer la surface de ce qui pourrait devenir cellule, s’y projeter un instant, c’est se souvenir qu’à l’époque du service[...]
c’est se prendre la tàªte synonyme de réfléchir
Chantier ouvert après lecture du C՚était, de Joachim Séné, paru initialement sur le convoi des glossolales, repris ensuite en versions numérique et papier chez publie.net, et consacré au travail d՚un informaticien dans un openspace. à‰voquer le boulot de prof, non pas avec le recul de qui l՚a quitté, mais comme un[...]
tu dis : « Toute la journée, j’ai cherché dans chaque pièce de la maison, inspecté chaque meuble, chaque recoin : mais pas une seule trace de sang... »
tu dis : « Je m’en doutais. »
tu dis : « C’est la nuit seulement que je l’entends : tombe goutte à goutte. »
tu dis : « Que dans les livres qu’on voit, et dans les rêves... »
tu dis : « Que dans les livres aussi qu’on[...]
tu dis : « Il y a des jours où j’ai peur — et du dégoût aussi et de la colère. » tu dis : « C’est pas le nombre qui me fait peur, mais la haine qui se concentre en chacun. » tu dis : « C’était si confortable de demeurer spectateur. » tu dis : « De se prétendre blindé, aussi. » tu dis : « Et à ceux qui raillent en souriant ce qu’ils appellent ton pessimisme, ou ton[...]