bienvenue dans l’atelier
s՚arracher la tàªte, qu՚il disait, mais c՚est décaper la carcasse qu՚il aurait fallu
à cause d’un trou dans ma langue sans ça, rien pas de mots à pousser bout à bout pas de phrases à emboîter pas d’histoires pas d’images c’est à cause d’un trou dans ma langue un trou où s’engouffre le monde sans trou dans la langue c’est silence sans trou dans la langue c’est que des cris au loin et sans les[...]
Usons ici le fiel de nos fà¢cheuses vies,
Horriblant de nos cris les ombres de ces bois
Agrippa d’Aubigné, Stances
Lu Les Amazones de Josée Marcotte. Pour situer, ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture : à€ l՚aube du millénaire post-capitaliste, le monde est en guerre. Dans une caverne sombre de la foràªt bordant le grand fleuve, deux Amazones se cachent. De qui, de quoi ? Depuis leur naissance, elles n՚ont connu que l՚emprise de leurs dirigeantes, les manœuvres[...]
Le propre de la langue, non seulement en regard de la parole, mais encore dans la parole màªme, se caractérise par un excès de sens qui ruine l’obtention de sens. L’errance polysémique et polytropique, l’accumulation excessive des significations, la pléthore d’idées, d’injonctions ambivalentes, de compréhensions incertaines est le premier contact avec la langue[...]
Quand s’ébranla le barrage de l’homme, aspiré par la faille géante de l’abandon du divin, des mots dans le lointain, des mots qui ne voulaient pas se perdre, tentèrent de résister à l’exorbitante poussée. Là se décida la dynastie de leur sens. J’ai couru jusqu’à l’issue de cette nuit diluvienne. Planté dans le flageolant petit jour, ma ceinture pleine de saisons, je[...]
c’est partir à vélo dans la nuit, le pas gagné de la lumière tout au long de janvier, c’est le matin une fenàªtre dans la rue, la taille de l’écran et des corps et des visages qui dessus s’animent, c’est penser au roman de Bradbury, c’est tous ceux qui avouent n’avoir jamais terminé un bouquin, c’est voir passer d’un sac l’autre les gros volumes de l’industrie, c’est[...]
un seulibataire... tu prononà§ais comme à§a d՚après tes frangins... pas le souvenir... mais huit ans d՚écart avec l՚un... six avec l՚autre... petit dernier !... accident de parcours... terribles ces repas de famille... les plats qui s՚enchaînent... les verres avec... ce moment où croient bon de parler des gosses... la voix trop forte de ton père... si au moins on[...]
"la femme dont nous racontons l՚histoire sait bien que malgré les risques d՚effondrement
elle trouve une vie à improviser
tu ne sais rien de l՚effondrement
tu ne sais rien de la lumière
tu ne sais rien de la vie
je te dis
la vie est à vivre sans la savoir
(...)
mais tiendrai au chaud de la langue défaite
vaille que coà »te
ferai mon chant dans la[...]
ainsi donc c’était dans les grottes que se nichaient les grimaà§ures, visages fantà´mes pour rire et peur, au fond des grottes, en creux de terre, dans l’humide et goutte à goutte, en roche écorche et tout obscur, à la seule lumière des lampes sur nos fronts tous ces visages, vivaient au faisceau s’éteignaient, furtifs multiples absurdes et pourtant là , les[...]