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au fil des jours

#instantanés

#instantanés, comme des prises de vue, photos ou vidéos volées, des instants creusets où travailler le multiple des perceptions, où travailler la linéarité de l’écrit, un moyen de maintenir l’écriture dans le temps du quotidien, des fragments

22|01|18

Dans le hall du lycée, deux garçons marchant au même rythme et en parallèle, sacs à dos noirs zébrés des quatre lettres blanches d’une même marque — Van’s.

26|11|16

Dans un magasin de vêtements, jeune fille polynésienne, longue chevelure brune agrémentée d’une fleur blanche et bleue en plastique — pensé à Gauguin dans une zone commerciale.

05|11|16

Sur une fenêtre condamnée du rez-de-chaussée de la gare, un panneau, avec en haut, lettres rouges sur fond blanc, Newnégo — la langue a mal —, en bas un numéro de téléphone , au centre, cette fois lettres blanches sur fond rouge : A VENDRE.

26|09|16

Près du passage à niveau, au milieu de la voie ferrée, une barre à mine plantée dans le gravier, surmontée d’un chiffon rouge en berne.

23|05|16

à€ la caisse du supermarché, tout vêtu de jean sinon un t-shirt à fond blanc, rayures bleues façon marin, cheveux blancs sales réunis en maigre queue de cheval, catogan noir, manches de la veste retroussées d’un pli sur le poignet laissant apparaître côté gauche un bracelet blanc en matière plastique sur lequel s’inscrit, en lettres tricolores, le mot FRANCE.

03|05|16

Sur la vitre du distributeur automatique, pointillés verts de l’enseigne de la pharmacie : croix qui s’assemble puis se défait, s’immobilise, disparaît et recommence.

26|04|16

Assis près de sa porte de garage —métal peint de blanc — l’homme fume une cigarette au soleil, chemise aux manches retroussées malgré le vent froid qui agite la plante posée sur sa droite, à l’autre bout du portail, sur une petite table ronde surmontée d’une toile cirée aux motifs de grosses fleurs jaunes — il incline une épaule sur le sol, passe la main qui ne tient pas sa cigarette dans son cou en effectuant une légère rotation de la tête

04|04|16

Sur le pont enjambant la rocade, un homme, la trentaine, sur son VTT ; près de lui, deux enfants sur leurs vélos, la gamine, vêtements et casque roses, le gamin, bleus — pensé : ça existe encore.

22|03|16

Accrochés au portail de PVC blanc, trois ballons — rouge, jaune, vert, en partie dégonflés.

21|02|16

Dans le cimetière dit paysagé, sur un banc, devant quelques tombes, croix de bois et de pierre, pelouse, un homme assis, sa petite fille allongée sur les genoux, tête au ciel : éclats d’un rire sonore chaque fois qu’il lui chatouille le ventre au travers de sa doudoune et la soulève d’un mouvement de ses jambes — auprès, debout, mains dans son manteau sombre, sa femme gênée qui lui demande d’arrêter.

09|02|16

Du haut du Menez Hom, deux taches de lumière sur la rade de Brest, irisées et mouvantes — gris, bruns et bleus variant au gré du vent.

22|01|16

Sur le sable orangé, foncé de pluie, un gant de laine grise, barré d’une bande blanche, posé paume vers le ciel, pouce légèrement levé.

Fixée sur une tubulure grise, une caméra de surveillance, boîte blanche rectangulaire tachetée de rouille, de taille et forme surannées.

14|01|16

Silhouette d’un arbre ou arbuste d’un peu plus de deux mètres à la cime penchée, totalement emmailloté de blanc pour l’hiver — comme s’il saluait la porte blanche en PVC du pavillon, entre immobilité et mouvement.

13|01|16

À l’angle formé par deux garages mitoyens, un arbuste de buis se terminant en pointe — contraste de la couleur, presque brillante, et du crépi sale, délavé — quelque chose de déplacé.

Sac poubelle en plastique transparent sur le quai du tram, retenu par un cercle de métal vert, se lève et se rabat au gré du vent qui l’a légèrement gonflé.

24|12|15

à€ terre, cadre de bois poli, angle droit haut légèrement déboîté — entoure un phare de bois, base blanche, bleu délavé du toit, rouge des fenêtres.

Sur fond de bitume noir, en parallèle d’une bordure grise en ciment, écrit en lettres manuscrites vert fluo : Alterné.

20|12|15

Sur la terre rouge, rameaux courbes — lignes de fil de fer et poteaux métalliques, vigne nouvelle.

Ceps noircis, courbes, comme tordus par le feu et, suivant l’alignement des rangs à l’abandon, le vert mat des touffes de buis.

19|12|15

Dissimulé parmi les mimosas en fleurs, un camion rouge — peinture partie par pans —, derrière le pare-brise, une plaque d’immatriculation jaune, lettres noires : CIRQUE.

Par la vitre passager de la voiture, premier plan flou : glissière de sécurité — entouré des rectangles verts des pâtures — nuances variées de la couleur —, un rectangle brun de terre retournée.

18|12|15

Sur le plan blanc de la porte entrouverte de la chambre, l’ombre mouvante de tes deux mains jouant du piano — sur le parquet, au pied du canapé recouvert d’un tissu rouge, une paire de bottines noires bon marché.

17|12|15

Sur un portail métallique peint en blanc — angle gauche supérieur — deux fers à chevaux l’un au dessus de l’autre, partie arrondie vers le haut.

Derrière une porte vitrée à double battant, un homme assis à une table de bois, ordinateur portable posé à sa droite, écran relevé — en arrière plan, clignotis d’une guirlande sur un sapin — regarde ses mains.

16|12|15

De dos, sur le trottoir, une femme, petite et en surpoids, portant une polaire à capuche : un drapeau américain.

Au bout d’un chemin de terre, penché, avant bras reposant sur la barrière en bois amovible empêchant les voitures de passer, un homme , pantalon sombre et manteau en synthétique bleu foncé, la soixantaine, légère calvitie, tenant un bouledogue marron au bout d’une laisse — lui seul en mouvement et regard.

15|12|15

Triangle du toit d’ardoises noirci par la pluie— géométrie régulière brisée à sa base droite, carrés clairs de trois Velux.

Carrés vitrés disposés à la gauche d’une porte d’entrée en bois, rougis un instant par la lumière de feux stop.

11|12|15

Diable sur le trottoir avec, posés dessus et accrochés réunis par un tendeur, un téléviseur presque carré et noir puis un écran cathodique d’ordinateur blanc crème, dépot, sans accent circonflexe, écrit au feutre noir sur l’écran du haut.

Tribunes vides du stade de foot — travées grises, tache orangée et indéterminée au centre.

10|12|15

Sur la façade de la gare désaffectée, plaques de métal marron posées à l’endroit des fenêtres et de la porte.

Branches de cognassiers du Japon dans un vase, pétales allant du blanc rosé au rose très pâle de qui éclot en intérieur.

9|12|15

Au bout du rayon alcools et vins du supermarché, pendus en guirlande des paquets bleus de préservatifs.

8|12|15

Derrière la vitrine de la supérette, tranches jaunies de livres de poche — serrés quelques-uns néanmoins se gondolent — à l’extrémité qui m’est visible, décalé, base ne touchant pas le présentoir, de travers et légèrement plus haut que les autres, un ouvrage de Michel Drucker, avec visage souriant de celui-ci et ce titre, en caractère beaucoup plus petits que son nom : De l’ombre à la lumière.

Sur le tapis de caisse noir, deux chatons en position couchée, regard tourné vers un possible maître et arborant chapeau — plastique ou plâtre peint de gris ?

7|12|15

Le long d’une piste cyclable, haie de thuyas en arrière plan, une femme dans la nuit, long manteau et pantalon sombres, accompagnée de deux jeunes enfants à bonnets — à celui qu’elle tient par la main et vers qui elle se penche, vindicative : En rentrant j’allumerai la télé et...

6|12|15

Par la fenêtre de la voiture, longeant un marché qui s’installe, dans le rectangle d’une camionnette munie d’auvent, alignement de bustes celluloïd, visages encadrés d’un voile noir.

Dans la nuit, aperçue depuis la voiture, remorque de camion — une guirlande électrique blanche suit l’ensemble des côtés.

5|12|15

Plis de la glace dans un seau orange — au fond, en transparence, terre et végétaux en décomposition.

Depuis les branches de l’amandier, quelques gouttes tombent sur les châssis encore gelés — ploc.

4|12|15

Devant la ludothèque du centre social, couché à terre, un sapin de petite taille, bout du tronc coupé en appui sur un seau blanc.

Sous la lumière avant de mon vélo, masse sombre des feuilles qui recouvrent le chemin de terre — en tête l’hésitation de la nuit, peur de quitter le chemin, la chute.

3|12|15

Sur le fond gris pâle d’une table de classe, écrites au stylo bille bleu, lettres au tracé d’une précision et rondeur déliée enfantine, passe avant minuit.

Par la fenêtre du préfabriqué au milieu de la cour, sur bloc de béton gris tout en haut du bâtiment, quatre pigeons blancs et gris floutés par le halo lumineux situé en arrière.

2|12|15

à€ la lumière des lampadaires, l’ombre d’une branche de cognassier du Japon sur le crépi blanc de la façade — mur écran.

Pantalon de jogging sombre, haut fluo, un homme chauve court sur le chemin parallèle à la rivière — à chaque foulée l’impression que ses épaules l’enfoncent dans le sol.

Aperçu sans netteté par la vitre du tram — à en douter de — empilement de roues de bicyclettes dans un jardin — reflets du soleil à l’aller, sans au retour.

Vu en contre-plongée depuis le siège du tram, au travers de deux lettres marron collées à la vitre, château d’eau gris parsemé des lignes de deux lierres ou chèvrefeuilles — tout en haut seulement, formant presque cercle, des feuilles roussies.

1|12|15

Cotte orange et gilet fluo, penché par dessus la rambarde de la benne "cartons", fourche aux dents recourbées en main, un homme tire des magazines.

Posés sur le bitume, près de la benne "cartons" de la déchetterie, magazines en tas, tout en couleurs clinquantes — pensé du temps qui s’engloutit.

Dans une remorque, branches sous une bâche verte à œilletons, et chrysanthèmes fanées encore dans leurs pots.

Barrière métallique recouverte de rouille — elle permet l ?accès aux quais de la gare désaffectée — cadre épais et croisillons, fil de fer enroulé à l’angle droit, en haut.

30|11|15

Platane ébranché de peu, moignons tendus vers le ciel, poings déformés, gargouilles aux visages rongés, mais l’élan des branches.

Tout vêtu de noir, sac noir en bandoulière orné d’une flamme orangée, longs cheveux blonds en queue de cheval, il marche sur le chemin entre rivière et pavillons, écouteurs aux oreilles — aujourd’hui il ne chantait pas.

Rayonnages vides du distributeur près de la machiné à café, auprès de ceux garnis de bonbons, barres chocolatées et gâteaux secs, nudité de — et inquiétude générée par — la spirale inox qui s’enroule jusqu’au fond noir.

28|11|15

Sur les épaules de son grand-père, près du container pour le verre, petite fille au bonnet de laine bleue avec drapeau anglais, glissant une à une dans le hublot noir les bouteilles qu’il prend dans un panier d’osier — concentrée, souriant au bruit du verre brisé.

à€ genoux sur le trottoir, petite femme ronde immobile dans le flux — distorsion double, entre ses vêtements bon marché et le chien de race qu’elle tient en laisse d’une main, le caressant de l’autre, entre elle et la bourgeoise à bandeau et manteau matelassé bleu, sa fille idem — la petite femme à l’imperméable marron comme le pelage de son chien expliquant au rythme des caresses que ses anciens maîtres le battaient avec un martinet.

Lumières de la salle de classe éteintes, la balayer du regard avant de refermer la porte, reflets des tables et chaises vides dans la rangée de fenêtres, lumières jaunes et vertes et rouges de la ville.

Par la fenêtre de la salle de bains, au bout d’un rameau d’amandier trois gouttes de rosée.

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