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écrire web | atelier d’écriture

médiathèque Anna Marly, Saint-Jean de la Ruelle

Atelier d’écriture à la médiathèque Anna Marly, Saint-Jean de la Ruelle.

— >Partir de l ?idée que le web peut non seulement servir de support mais aussi de source à l ?écriture, d’aliment à celle-ci.
— >Tenter de mettre en évidence que le web est une prise directe sur le monde, en temps réel, mais qu’il est aussi lieu d’accumulation, mémoire encombrée et hétéroclite, et porte ouverte sur l ?imaginaire et la fiction.
— >Pratiquer l ?écriture du rebond, de l’interaction, associer des images à l’écriture.

Les textes des participants sont à lire ici.

Toute participation extérieure à l’atelier est la bienvenue, sur cette page via les commentaires.


Proposition d ?écriture 1

Nous sommes tous des romanciers en puissance !
à‰crire la quatrième de couverture d ?un roman fictif.

à‰crire à partir d ?un outil proposé par le web, écrire bref, parodier, insérer un commentaire, utiliser des mots-clés.

Le web propose des outils dont chacun peut s ?emparer à des fins d ?écriture. Ces outils fournissent d ?autres points de départ à l ?écriture de fiction. Et le web étant un espace où se màªlent, comme sur l ?écran de la télé, fictions et bribes du réel, il permet de jouer sur la frontière entre réalité et fiction : ainsi à partir du site Un titre – générateur de titres de romans (génération automatique d ?une couverture de roman avec titre et photo) peut-on réaliser une vraie fausse couverture d‘ouvrage et, pourquoi pas, rendre compte d ?un roman fictif.

à‰tapes de l’écriture :

1. Choisir ou non un pseudonyme, puis créer via le site Un titre une couverture avec titre et photo (possibilité de plusieurs essais, mais prendre soin d ?enregistrer à chaque fois l ?image de la couverture)

2. à‰crire la quatrième de couverture du roman : (ne pas hésiter à pratiquer la parodie !)

a) un court compte-rendu accrocheur (environ 80 mots)

Doc Sportello, teint d ?endive et coupe afro, atteint d ?une fà¢cheuse tendance à s ?endormir au mauvais moment par abus de marijuana, est détective privé dans la Californie des seventies. Chargé d ?enquàªter sur Mickey Wolfmann, promoteur milliardaire à tendance nazie, il doit faire &quipe avec le flic Bigfoot, son meilleur ennemi. Un voyage totalement déjanté au pays des hippies. Si cool, man.

b) un extrait du roman (environ 25 mots)

Traiter avec le hippie suppose une approche assez directe. Sa nature infantile le fera réagir favorablement aux drogues, au sexe et/ou au rock ?n’roll.

c) une présentation de l ?auteur (environ 40 mots)

Né aux à‰tats-Unis en 1937, Thomas Pynchon, écrivain à l ?anonymat obstiné depuis près de quarante ans, est l ?auteur d ?une oeuvre prodigieusement inventive et foisonnante. Ses romans V, Mason & Dixon, et Contre-jour sont disponibles en Points.

d) une phrase extrait d ?un article critique (environ 10 mots)

Le roman le plus drà´le, accessible et sexy de Pynchon. Les Inrockuptibles

3. Dans un troisième et dernier temps, lire les productions des autres participants à l ?atelier et déposer un commentaire (le web comme écriture du rebond) : avis critique sur le roman, questions, remarques diverses, évocation d ?autres ouvrages du màªme auteur…)


Proposition d ?écriture 2

en regardant par la fenàªtre web

à‰crire à partir d ?un outil proposé par le web (Google Maps Street view, Google Earth, Wikipedia, etc.), décrire, inventorier, lister.

On envisage souvent le web comme une fenàªtre sur le monde. Cet accès à autant d ?images du monde nous dévoile quoi de celui-ci ? Dévoilement possible si nous rendons actif notre regard, si nous essayons, nous efforà§ons de voir ce qu ?on ne voit plus afin de dépasser l ?image première qui s ?impose à nous et qui semble trop évidente pour présenter un quelconque intéràªt. Et dans l ?abondance des images du monde proposées, en isoler un fragment et le passer à la loupe.


Il y a beaucoup de choses place Saint-Sulpice, par exemple : une mairie, un hà´tel des finances, un commissariat de police, trois cafés dont un fait tabac, un cinéma, une église à laquelle ont travaillé Le Vau, Gittard, Oppenord, Servandoni et Chalgrin et qui est dédiée à un aumà´nier de Clotaire II qui fut évàªque de Bourges de 624 à 644 et que l ?on fàªte le 17 janvier, un éditeur, une entreprise de pompes funèbres, une agence de voyages, un arràªt d ?autobus, un tailleur, un hà´tel, une fontaine que décorent les statues des quatre grands orateurs chrétiens (Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon), un kiosque à journaux, un institut de beauté, et bien d ?autres choses encore.

Un grand nombre, sinon la plupart, de ces choses ont été décrites, inventoriées, photographiées, racontées ou recensées. Mon propos dans les pages qui suivent a plutà´t été de décrire le reste : ce que l ?on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n ?a pas d ?importance : ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages.

I

La date : 18 octobre 1974.

L ?heure : 10h 30. Le lieu : Tabac Saint-Sulpice.

Le temps : Froid sec. Ciel gris. Quelques éclaircies.

Esquisse d ?un inventaire de quelques-unes des choses strictement visibles :

Des lettres de l ?alphabet, des mots : « KLM » (sur la pochette d ?un promeneur), un « P » majuscule qui signifie « parking » ; « Hà´tel Récamier », « St-Raphaà« l », « l ?épargne à la dérive », « Taxis tàªte de station », « Rue du Vieux-Colombier », « Brasserie-bar La Fontaine Saint-Sulpice », « P ELF », « Parc Saint-Sulpice ».

_Des symboles conventionnels : des flèches, sous le « P » des parkings, l ?une légèrement pointée vers le sol, l ?autre orientée en direction de la rue Bonaparte (cà´té Luxembourg), au moins quatre panneaux de sens interdit (un cinquième en reflet dans un des glaces du café).

Des chiffres : 86 (au sommet d ?un autobus de la ligne n°86, surmontant l ?indication du lieu où il se rend : Saint-Germain-des-Prés), 1 (plaque du n° 1 de la rue du Vieux-Colombier), 6 (sur la plaque indiquant que nous sommes dans le 6° arrondissement de Paris).

Des slogans fugitifs : « De l ?autobus je regarde Paris ».

De la terre : du gravier usé et du sable.

De la pierre : la bordure des trottoirs, une fontaine, une église, des maisons…

De l ?asphalte

Des arbres (feuillus, souvent jaunissants)

Un morceau assez grand de ciel (peut-àªtre 1/6e de mon champ visuel)

Une nuée de pigeons qui s ?abat soudain sur le terre-plein central, entre l ?église te la fontaine

Des véhicules (leur inventaire reste à faire)

Des àªtres humains

Une espèce de basset

Un pain (baguette)

Une salade (frisée ?) débordant partiellement d ?un cabas

Georges Perec, tentative d ?épuisement d ?un lieu parisien p9-11.

à‰tapes de l’écriture :

1. Sur le modèle de tentative d ?épuisement d ?un lieu parisien de Georges Perec, utiliser Google Maps street view et Google earth pour décrire un lieu que l ?on connaît ou non : décrire ce que l ?on voit, dresser un inventaire en utilisant différents angles de vue et en s ?attachant à àªtre le plus précis et le plus exhaustif possible.

2. à€ la différence de Perec qui poursuit son expérience d ?observation du 18 au 20 octobre 1974 à différentes heures de la journée, Street view ou Google earth nous offrent un instantané. Imaginer l ?aspect des lieux à d ?autres moments de la journée, se demander qui est présent, pour faire quoi, en gardant ce souci d ?exhaustivité et de précision de l ?exercice précédent…

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