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notes de chevet

regarder les traces des avions dans le ciel

regarder les traces des avions dans le ciel, lignes parallèles ou qui divergent, être renvoyé à son immobilité derrière la vitre du bureau, rêver de voyages, penser à des écritures ou des dessins, savoir la désagrégation progressive de ces lignes nettes qui bientôt s’étalent informes puis disparaissent, penser le ciel est une ardoise magique, comme celles qu’on offrait aux enfants et qu’on n’offre sans doute plus, de la taille d’une tablette, apercevoir les antennes de télé, promesses de voyages immobiles, seul mouvement un couple de tourterelles et deux avions si loin, les arbres dans la lumière du matin, un merle, se dire qu’on aime ces lignes dans le ciel parce qu’elles sont lisibles, qu’elles nous permettent l’attention à une suite de points qui se poursuivent au-delà du plan visible, qu’elles sont promesses d’un ailleurs et cadre défini, circonscrit, forme de stabilité éphémère dans le mouvant perpétuel du micro monde sur lequel ouvre une fenêtre, découvrir que les uns disent sillages, les autres traînées — il y a de l’océan dans ces lignes, des voyages outre-mer : c’est parcourir et cingler me dit Littré —, traînées ne me convient pas, sillages et traces, parcours et signes destinés à disparaître avant même la fin du premier, se souvenir que certains y voient traces de produits chimiques, complot d’une mort répandue, c’est encore d’écriture qu’il s’agit, relent techno peplum du doigt d’un dieu traçant dans les cieux, biblique, se dire que ce n’est pas sur le ciel que tu écris, mais dans un fleuve web, penser : faire ru

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