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roy buchanan

adresse à l’absent

Il faudra passer par la fiction, parce que ne se sentir aucune légitimité à prétendre découvrir une quelconque vérité quant à la vie d’autrui, et parce qu’une bonne part de fiction autour de Roy Buchanan, générée par lui-même, d’un père prétendu prêcheur à son refus de rejoindre les Rolling Stones, en passant par l’explication qu’il donnait de son jeu de guitare innovant, àªtre à demi loup. Fiction jusque dans la mort, la thèse du suicide dans sa cellule remise en cause au profit d’un tabassage par les flics d’un gars que trop d’alcool a rendu violent. Pensé au début à une sorte de récit choral, presque à la façon de certains documentaires rock, où chacun apporte sa bribe de témoignage. Tenté aujourd’hui par une adresse à l’absent, à la façon des monologues intérieurs qu’on peut avoir devant une tombe ou une photographie, le souvenir des propos de l’absent, ou d’autres sur lui, venant prendre place dans le flux, l’alimentant, le faisant changer de direction. Passer par la fiction pour atteindre la part de vérité d’un artiste expressionniste – et l’inévitable questionnement sur ce choix (?) d’avoir été davantage interprète que créateur, au sens d’écrire des chansons, composer des morceaux, d’avoir creusé sa voie, donné forme à ses émotions en innovant quant à l’approche technique de l’instrument, sans passer ou presque par le matériel d’amplification, libéré ce qu’il avait à exprimer par l’usage de ses seules mains.

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