ta fin du monde n’aurait rien de bruyant ou d’effrayant, ni pans de murs qui s’écroulent ou lézardes qui grandissent au sol, ta fin du monde n’aurait rien d’une foule qui court désordonnée à travers rues, tout à sa bousculade et piétinement, ta fin du monde n’aurait rien de cris d’horreur, d’angoisse, de terreur, ta fin du monde ne convoquerait ni monstres ni météorites, ta fin du monde ignorerait le soleil et ses frasques, ta fin du monde se ferait sans l’emphase des sentences, prédictions abominables et (...)
Articles les plus récents
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ta fin du monde
21 décembre 2012, par M.B. -
deux lignes seulement
19 décembre 2012, par M.B.26 octobre 1957. à‰cris, je t՚en prie, deux lignes seulement, màªme si tu es bouleversé et que tes nerfs ne tiennent plus. Mais chaque jour. En serrant les dents, à la rigueur màªme des imbécillités sans aucun sens, mais écris. à‰crire est une de nos illusions les plus ridicules et pathétiques. Nous croyons faire une chose importante en traà§ant des lignes contournées, noires, sur le papier blanc. Mais quoi qu՚il en soit, c՚est là ton métier, tu ne l՚as pas choisi mais il t՚a été donné par le Destin, lui (...)
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c’est (18)
18 décembre 2012, par M.B.c’est constater qu’entamer deuxième décennie du 21ème et si peu d’écrivains du siècle précédent dans les manuels, c’est envie de sortir les griffes quand devoir subir les mais-quand-liront-ils-les-clà¢à¢à¢à¢ssiques-sissenètolycée ?, c’est le gamin qui en toute bonne foi déclare qu’il a lu Candide, enfin un résumé sur Internet et la pente à remonter pour le persuader que c’est autre chose de lire le bouquin, se dire que c’est peut-àªtre par le rire que parfois possible de renouer au texte, c’est déployer son énergie (...)
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on écrit un jour une ligne
18 décembre 2012, par M.B.MARS 1946. On écrit un jour une ligne, comme à§a, parce qu՚elle vient spontanément. Comme on dirait aà¯e ! en recevant un coup de bà¢ton. Du temps passe et on relit son travail. Pardieu, mais c՚est bon. On le fait lire à un ami (et c՚est là que commence la trahison). « Bien, » dit-il, « pourquoi est-ce que tu ne le fais pas publier ? » « Tu parles sérieusement ? » « Certainement, je m՚y entends, moi. » « Et comment veux-tu que je fasse ? » « Comme ci et comme à§a », explique l՚autre. On essaie, on réussit. On (...)
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monologue (16)
17 décembre 2012, par M.B.Dans ces calmes déserts il promène les siens jusqu՚à ce que les premiers ces derniers se ferment et que la tàªte là¢chée retourne à sa vieille place. Beckett, Le Dépeupleur
Se poser des questions comme à§a, il faudrait pas. Ferment les yeux sur pas mal de trucs mais... Et tu le sais pourtant ! Que chaque fois la màªme histoire à peu de choses près. La réflexion qui vient se ficher au creux des omoplates... Tàªte basse alors t’en retourne, et plus qu’à remuer au dedans tous tes ràªves de terriers... Là¢chée (...) -
il y avait eu
15 décembre 2012, par M.B.Reprise de ce qu’écrit suite à l’appel à textes sur le thème de la lecture numérique lancé par les éditions onlit — ensemble des contributions à lire sur le site.
Il y avait eu l՚ardoise et la craie à l՚école, les cahiers de brouillon mauvais papier traversé par le Bic, il y avait eu la bibliothèque rose, puis la verte, la collection Folio et les exemplaires à gagner dans les stations-service Total, les classiques Larousse et croire que la littérature signifiait tout un tas de notes en bas de pages, les (...) -
j’ai honte d’appartenir à la race humaine
14 décembre 2012, par M.B.La main croisée sur le rideau, tel le fantà´me de l՚Opéra derrière le masque, j՚attends le retour de Billie et je me revois, tel que j՚étais jadis, debout comme maintenant près de la fenàªtre, l՚œil tourné vers les rues noires, et je me dis qu՚elle a été bien triste la suite de mon enfance, ce qui, d՚après d՚autres, était censé àªtre « ma vie » et « la leur ». Si j՚ai des remords, ce n՚est pas tellement parce que je suis un ivrogne, mais parce que les autres occupants de cet avion qu՚est « la vie sur terre », mes (...)
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c’est (17)
13 décembre 2012, par M.B.c’est le matin, commencer par mettre en marche le client fin de la salle, allumer l’écran, via web constater absences et retards, et se dire qu’aussi fenàªtre ouverte sur l’extérieur, màªme si ne pas l’enjamber, possibilité qui demeure — échappatoire, échappée belle, c’est seul dans une salle en faire le tour et lire les graffitis sur les tables, se demander ce qu’on apprendrait à en établir une liste exhaustive, c’est remonter un couloir, marche lente épreuve d’une masse humaine compacte
Chantier ouvert (...) -
lu 46 villes, bourgs et autres lieux
11 décembre 2012, par M.B.Lu 46 villes, bourgs et autres lieux de Nathanaà« l Gobenceaux (@loranbart), publie.net, collection Ouvrez. Un régal de bref, villes qui émergent en une dizaine de lignes, et toujours comme un sourire en coin ; voyage au creux de la mémoire, et le peu parfois de nos jours.
La Baule
Nous nous y sommes arràªtés à l՚aller, puis au retour. La différence, à l՚aller un froid de canard, au retour un grand soleil. La Baule donc, son front de mer mémorable de cubes de cinq étages avec à§a et là une rupture (...) -
injonctions (19)
10 décembre 2012, par M.B.ne plus taire ce dont tes mains sont capables (mais choisir à qui t’adresser)à mains nues étrangler la bonne aventureaccepter que tes mains n’aient pas toujours été muettesun à un, laisser mourir tes doigts (puis un à un à rebours...)