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d’écrire

Cette catégorie contient 20 billets

de l’acte d’écrire, pourquoi et comment

ne passe plus

Entrepris hier de dactylographier. Toute la journée sur l’ordinateur, avec des intermèdes douloureux où je reprends des passages sur lesquels la mise au net, en caractères normalisés, jette sa lumière brutale, décapante, dramatique. Ce dont on s’accomode au stade antérieur, sur manuscrit, ne passe plus. Un regain d’énergie, la volonté (...) (Lire la suite…)

pacte

Un pacte, simplement. Pour vous, le primum vivre, deinde philosophare s’investit à fond dans le vivere historique, ce qui est fort bien et est peut-àªtre la seule faà§on de préparer le terrain pour le philosopher et le poétiser de demain. Mais j’ai à cœur de supprimer la divergence qui nous accable et c’est pour cela que je vous (...) (Lire la suite…)

solfiant des groupes de mots

Au cours de la lecture, on dit qu’une voix silencieuse, parfois, se fait jour. A l’évidence, elle ne naît pas du livre. Mais le corps ne l’articule pas. Elle épouse le rythme de la syntaxe et sans qu’elle fasse sonner les mots elle mobilise pourtant la gorge, le souffle, les lèvres. Il semble que tout le corps, pourtant immobile, (...) (Lire la suite…)

craquelures

Je suis un lecteur trop critique pour oser relire mes propres livres. Le seul pourtant auquel, de temps en temps, je reviens sans màªme avoir besoin de le rouvrir, car je me souviens bien de certains passages, c’est le tout premier que j’aie écrit : Tropismes. Il me semble alors que je revois les premières fines craquelures dans le mur (...) (Lire la suite…)

rhétorique

...en préparant les ateliers d’écriture à venir... Les paroles sont toutes faites et s ?expriment : elles ne m ?expriment point. F. Ponge, « Rhétorique » Une seule issue : parler contre les paroles. Les entraîner avec soi dans la honte où elles nous conduisent de telle sorte qu ?elles s ?y défigurent. Il n ?y a point d ?autre raison d ?écrire. (...) (Lire la suite…)

soit trois ans après Bovary...

Travaillez le plus possible, c ?est encore le meilleur ! La morale de Candide « il faut cultiver notre jardin » doit àªtre celle des gens comme nous, de ceux qui n ?ont pas trouvé. Trouve-t-on jamais d ?ailleurs ? Et quand on a trouvé, on cherche autre chose. Flaubert, Correspondance, novembre 1859, à Amélie (...) (Lire la suite…)

deux lignes seulement

26 octobre 1957. à‰cris, je t ?en prie, deux lignes seulement, màªme si tu es bouleversé et que tes nerfs ne tiennent plus. Mais chaque jour. En serrant les dents, à la rigueur màªme des imbécillités sans aucun sens, mais écris. à‰crire est une de nos illusions les plus ridicules et pathétiques. Nous croyons faire une chose importante en traà§ant des (...) (Lire la suite…)

on écrit un jour une ligne

MARS 1946. On écrit un jour une ligne, comme à§a, parce qu ?elle vient spontanément. Comme on dirait aà¯e ! en recevant un coup de bà¢ton. Du temps passe et on relit son travail. Pardieu, mais c ?est bon. On le fait lire à un ami (et c ?est là que commence la trahison). « Bien, » dit-il, « pourquoi est-ce que tu ne le fais pas publier ? » « Tu parles (...) (Lire la suite…)

ou de tenir sa langue à jamais

MISE EN PLACE — L’objet est placé devant l’esprit, soit dans la réalité, comme dans l’esquisse (devant un paysage ou une tasse de thé ou un vieux visage), soit dans la mémoire où il devient l’esquisse faite de mémoire d’une image-objet déterminée. PROCà‰DURE — Le temps étant d’une importance essentielle (...) (Lire la suite…)

d’aimables poteaux indicateurs

Les écrivains que nous admirons ne peuvent pas nous servir de guides, puisque nous possédons en nous, comme l’aiguille aimantée ou le pigeon voyageur, le sens de notre orientation. Mais tandis que guidés par cet instinct intérieur nous volons de l’avant et suivons notre voie, par moments, quand nous jetons les yeux de droite et de gauche sur (...) (Lire la suite…)