bienvenue dans l’atelier
être né dans un monde où les bombes H s’égarent, c’est tellement vite arrivé un accident — toute ton enfance avoir entendu le refrain du bouton rouge, qu’assez pour faire sauter la planète mais que la capacité de mort à grande échelle était l’assurance d’un équilibre, était synonyme de paix — des kilos de[...]
météo, moment clé des fins de repas, suspens tandis que la table se débarrasse où que la vaisselle commence, gestes suspendus, silence imposé à chacun pour écouter la prédiction du jour — à rebours la météo quitte la prédiction pour offrir du mythe : être né le lendemain d’une tempête de neige, Paris bloqué, à§a vaut-y pas l’îlot battu[...]
François Bon propose un atelier d’été, vers le fantastique, visant la réalisation d’un livre collectif. Proposition 1, travailler sur ses peurs, en un seul paragraphe formant bloc. Façon pour moi de creuser et développer les deux principales séries en chantier aujourd’hui sur le site, Lovecraft Generator d’une part, pour le[...]
Il y a dans notre vie des matins privilégiés où l’avertissement nous parvient, où dès l’éveil résonne pour nous, à travers une flà¢nerie désœuvrée qui se prolonge, une note plus grave, comme on s’attarde, le cœur brouillé, à manier un à un les objets familiers de sa chambre à l’instant d’un grand départ. Quelque chose comme[...]
Marseille, janvier 1966. Au bout d’un treuil, balancé entre sangles, pattes raides et tête en mouvement, le débarquement d’un cheval mort de froid. Vingt fois l’opération se répétera. À vingt reprises hisser hors du cargo les carcasses, poser au sol, ou plutôt dans un camion, décrocher. Corps qui s’enchevêtrent avant[...]
tu dis : « Donnez-moi n’importe quelle phrase, que je la garde en tête, la triture, la malaxe et qu’il n’en reste rien ou presque : quelques gouttes de sens séché en croûte. » tu dis : « J’ai tenté d’appliquer des mots sur mes plaies, couche à couche, patiemment, mais c’était pure confusion : panser c’est aussi[...]
sécurité écrit sur son dos, lettres blanches sur le tissu noir du blouson, matière synthétique ; le gars boit un café, son voisin, verre de rosé entamé s’adresse à lui, pendant dix ans il a fait de la sécurité lui aussi, et d’évoquer les jours de neige où personne ne fait les rondes, passer juste avant l’ouverture, mais ne pas rouler[...]
sun’s gonna in my back door someday à‡a fait peu en guise d’espoir de dépendre du temps qu’il fait. Certes métaphore. Mais ce poids de l’attente, cette forme de renoncement, cette humilité de qui sait qu’il n’y a pas grand chose à attendre de l’avenir, a intégré au plus intime que modestie s’impose,[...]
matière où puiser - figures qu ?on s ?impose - puiser trier mémoriser - combien de textes chacun on porte - anthologie intime - quelles phrases - quels mots - portes qui s ?ouvrent - paysages intérieurs - comme riffs revenus aux doigts - ce qu ?en soi on porte de leurs langues - présence physique - quelles pages martèlent - images qu ?on greffe - ce[...]